Les guignols de l’info, ultimes attachées de presse des politiques
Ces derniers jours la rumeur a couru : Vincent Bolloré aurait osé l’indicible, menacer d’arrêt cette émission plus que culte, générationnelle qu’est « les guignols de l’info ».
Blasphème ou coup de pub alors que leur créateur, leur âme presque vient de décéder après une longue maladie ?
Nul ne le sait.
Perte d’audience ou manque d’appétence du président pour ce type d’exercice, les raisons invoquées ne manquent pas. Mais depuis quelques heures la messe est dite, les guignols resteront.
En réalité ce n’est pas ce qui nous préoccupe ici.
Le plus piquant de cette histoire n’est pas tant la sortie de l’homme d’affaires que la levée de boucliers que cette annonce a engendrée.
Paradoxalement ce ne sont pas tant les fans, la génération guignols qui s’est fait entendre que les politiques qui ont tous ou presque pris fait et cause pour les célèbres marionnettes.
En effet, ultime paradoxe les victimes se sont érigées en défenseur comme largement mentionné dans un article du Figaro du vendredi 3 juillet :
Et oui ces « animaux » politiques que sont notamment Alain Juppé, Cécile Duflot ou encore Jean-Luc Mélenchon n’ont pas hésité à monter au front sans vergogne pour défendre ces minutes de satyre quotidienne.
Ce que l’article ne dit pas par contre c’est pourquoi, ou presque pas.
Masochisme ultime ou extrême sens de la dérision, une piste nous est invoquée tout de même : les guignols à l’époque de leur splendeur auraient pesé dans l’élection présidentielle de 1995 en rendant Jacques Chirac sympathique dans l’esprit des français.
Sympathique… tout est là.
Car que sont les hommes et les femmes politiques si ce n’est que de supers communicants en recherche constante de visibilité et d’opinion positive.
Et quoi de mieux pour cela qu’une satyre, même féroce à heure de grande écoute ?
Le bébéte show avait été précurseur et les guignols n’ont fait que parfaire le modèle.
Passer aux guignols ? Avoir sa marionnette même encore aujourd’hui, reste le graal du politique qui a tout à gagner et rien à perdre. Il est moqué gentiment il n’en devient que plus populaire, il l’est méchamment et il peut alors attendrir les auditeurs et améliorer son image.
Plus encore cette visibilité, fictionnelle mais pas fictive leur permet d’occuper un espace médiatique démesuré touchant non seulement l’ex ménagère de moins de 50 ans mais tout le monde quelque soit son âge ou sa classe sociale.
L’universalité des guignols a toujours servi la complexité de la communication politique.
En le voulant vraiment ? Vaste question.
Alors Guignols ou non ? Dans une démocratie, la question ne devrait pas se poser non ?