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Mediatiquement Votre

3 octobre 2016

Et non, le storytelling c’est pas bullshit… ;-)

Ou… de l’importance de construire une plateforme de messages clés et une véritable stratégie de communication corporate… On ne cesse de l’entendre, la communication est critiquée, tout comme le storytelling, le « messaging » comme on les appelle dans...
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21 septembre 2016

Apple ou le marketing courageux…

Sans être une « mac addict « je me revendique, ou plutôt je me revendiquais jusqu'à présent comme faisant partie des fans d’Apple. Depuis son revival avec le lancement des iconiques iMacs « berlingot » dans les années 2000, on le sait tous, Apple a tout...
21 novembre 2017

Le doudou numérique…

Le doudou numérique…

… ou quand l’humain reprend le pouvoir face à la révolution digitale.

 

1ère partie

Il m’est arrivé la semaine dernière une petite mésaventure que tout le monde a dû déjà vivre. Partir la fleur au fusil, quitter son appartement pour se rendre au travail et… Joyeusement oublier son smartphone encore relié à son chargeur.

Ce n’est pas tant l’anecdote, relativement banale, qui a motivé la rédaction de ce billet que ce que j’ai pu ressentir pendant cette même journée. Un véritable manque, comme si une partie de moi était restée en arrière, amputée. Tous mes réflexes furent questionnés, celui de tendre la main gauche « X » fois par jour pour prendre l’objet, consulter mes mails personnels, regarder quelques images sur Instagram, vibrer de plaisir en entendant ce son qui me disait que je venais de recevoir un texto… Et là rien… Pourtant j’étais loin d’être coupée du monde, j’étais devant mon ordinateur avec une page Yahoo ouverte (pour mes mails personnels), et tous les réseaux sociaux accessibles en plus de mes mails professionnels…. Pas de drame donc… Mais l’objet, le bel objet n’était pas là.

Et il me manquait.

Je savais que je faisais partie de ces hordes de « dépendants » aux smartphones (regarder mes mails en me levant est une de mes ridicules habitudes) mais le savoir et le vivre était quelque chose d’autrement plus troublant.

Cet objet, plus qu’un simple smartphone était en train de devenir une sorte de doudou numérique, un objet transitionnel sans lequel je me sentais orpheline.

S’agissait-il d’une dépendance ? Sommes-nous tous véritablement dépendants de ces petites choses connectées ? Si la réponse est oui les conséquences peuvent être dérangeantes et je comprends mieux les alertes des scientifiques et autres gourous sur les IA qui n’existent pas encore mais nous menacent déjà. Si nous ne sommes pas capables de nous contrôler face à un téléphone aussi intelligent soit-il comment pourrons-nous résister à des Intelligences Artificielles dotées de puissances de calcul inimaginables ?

 

I - Alors tous dépendants ?

La question est donc posée.

Si la réponse, intuitivement, nous mène assez vite vers le « oui » on se rend compte que la réalité nous place, non pas tant face à une réponse, que face à une question.

On pourrait penser, ne serait-ce qu’en observant nos contemporains que la dépendance est indéniable. Dans la rue, aux terrasses de café, rares sont ceux qui ne sont pas pendus à leurs smartphones. Ces derniers ont profondément changé les comportements, à un point tel qu’ils font partis de la vie quotidienne à part entière. Le numéro de téléphone n’est plus attaché à un habitat ou un endroit mais à une personne…

Ces changements sont même allés jusqu'à l’excès et après des années de mauvais comportements avec sonneries de portables intempestives et consultations de mails pendant les réunions, il devient désormais de plus en plus de bon ton de cesser de titiller la dite machine en société. La frontière entre l’appropriation et l’addiction est devenue ténue et les systèmes de brouillage se multiplient alors qu’un endroit non équipé de wifi devient peu acceptable.

De simples outils, les téléphones mobiles sont devenus de véritables totems comme le montrent les rééditions de produits iconiques comme le Nokia 33 10 ou même des tamagotchis.

Mais tout cela fait-il que nous sommes réellement dépendants ? Subissons-nous à ce point la technologie qu’après avoir été créée par nous elle nous domine désormais ? Les craintes de Stéphen Hawking ou Elon Musk qui ne cessent d’alerter sur les IA et leur prévisible ascendant sur nous sont-elles fondées ?

La réponse n’est pas si simple… Miroir de la transformation numérique le smartphone est source de nombreux paradoxes. Cités en écho à la « génération Y », puis des « millenials », ils ont souvent été présentés comme les grand responsables de l’individualisme forcené de la jeunesse voire de son égotisme. Si voir de multiples personnes connectées à leurs appareils sans aucune conscience du monde qui les entoure est troublant (le clip Major Lazer - Run Up l’illustre particulièrement bien) n’oublions pas pourquoi tous sont focalisés sur la machine…

Tout simplement pour être connectés, reliés… A des amis, à une star, à une communauté, ce qui va à rebours de l’égoïsme ou du comportement autocentré que l’on dénonce. Ne pas être auto centré est d’ailleurs l’essence même de la communication sur les media sociaux. Celui qui souhaite s’y exprimer doit avant tout partager, et s’il ne parle que de lui, il risque fort de n’être que peu suivi.

De même, on observe un glissement d’un usage privé vers un usage plus « public » aussi bien des smartphones que plus largement du numérique.

Le smartphone devient un outil « social » dans le sens où il est interpellé, assimilé par la société. On assiste ici à une convergence entre l’usage intime et l’usage social voire professionnel. La RATP a récemment annoncé la dématérialisation de ses Pass Navigo qui seront embarqués dans les portables. Il en est de même avec les banques et le paiement via mobile qui est déjà massivement utilisé dans d’autres pays comme la Chine. Cette systématisation massive du recours au smartphone n’est pas sans poser problème considérant le ticket d’entrée de ce type de matériel.

Il en est de même pour les entreprises qui n’ont pu que se féliciter de l’émergence de ce type de matériel qui rend non seulement leurs collaborateurs nomades mais également encore plus facilement « sollicitables » qu’auparavant.

La conjonction entre la pression sociétale et cet isolement créé par la relation avec la machine afin d’être en réalité en relation avec d’autres personnes montre à quel point les réponses ici peuvent être paradoxales. On se rend alors compte qu’il devient difficile de répondre alors clairement à la question « sommes-nous dépendants des nouvelles technologies » ?

 

A suivre…

 

2nd partie

II - Quand l’usage rebat les cartes du développement des nouvelles technologies…

Qu’est-ce qui change la donne ? Tout simplement l’intervention humaine. L’usage et par-delà l’appropriation sont des notions clés dans l’acquisition d’innovations par la société. Certes la donne économique est fondamentale (un nouveau produit trop cher ou peu rentable est rarement viable) mais l’usage l’est tout autant. Une innovation abordable mais jugée peu utile aura tout autant de succès qu’un produit au prix mal calibré. A contrario un produit jugé séduisant voire incontournable pourra justifier un prix élevé et une disproportion entre ce prix et la prestation fournie (c’est l’effet Apple).

Les exemples de l’impact de cet usage sont infinis. Ainsi, à prestations techniques égales, le smartphone d’Apple a dépassé le Blackberry essentiellement pour des questions de simplicité d’utilisation et d’ergonomie. Le côté réjouissant de l’appareil avec son écran tactile ayant fort probablement parlé à notre cerveau reptilien. Tellement d’ailleurs que celui-ci est d’ailleurs devenu la norme et que tous ceux qui s’essayent à des alternatives échouent lamentablement.

Il en a été de même avec les tablettes qui ont vite été adoptées alors que nombre d’entre elles sont largement redondantes avec les smartphones et les ordinateurs portables sans toutefois véritablement les remplacer. On est là dans le cadre de ce que qualifiait Jérôme Bonaldi de « totalement inutile donc rigoureusement indispensable ».

Dans le cas des tablettes, ce sont les utilisateurs qui y ont trouvé des usages là ou l’utilité réelle n’était pas démontrée. Il en est de même des emails dont les créateurs doivent être stupéfiés de voir à quel point ceux-ci sont entrés dans les mœurs et ont su remplacer le courrier papier.

A contrario, l’usage peut aussi freiner l’adoption ou tuer un produit. C’est le cas pour les liseuses numériques. Présentées par leurs créateurs comme un tsunami digital, la numérisation des livres est loin de faire l’unanimité pour les utilisateurs. Là encore c’est le facteur humain, émotionnel même, qui change la donne. Intellectuellement le plus d’une liseuse est indéniable. L’outil, compact et simple à utiliser contient des milliers d’ouvrages. Et on peut également se dire qu’ici avec des œuvres littéraires, c’est le contenu qui prévaut non le contenant… Erreur massive puisque les liseuses même si elles ont loin d’être un échec n’ont toujours pas remplacé les livres et que les bibliophiles continuent à acheter amoureusement des livres en papier pour des raisons qui sont toutes sauf rationnelles.

Il existe enfin des exemples de détournements qui montrent à nouveau l’impact de l’humain sur l’innovation… Ainsi la montre connectée d’Apple n’a pas non plus été le raz de marée prévu.

En parallèle on a pu constater un engouement des sportifs pour ces mêmes montres connectées… L’usage à nouveau… Si au quotidien une montre connectée se retrouve plus que jamais redondante avec un smartphone (dont elle dépend souvent) et un ordinateur, les données corporelles qu’elle peut collecter sont hautement intéressantes pour les sportifs.

On se retrouve donc avec un décalage entre l’utilité supposée des montres intelligentes telles qu’elles avaient été conçues à l’origine et leur véritable usage.

Qu’est-ce qui explique cela ?

Pas tant de mauvaises études d’impact ou des campagnes marketing imprécises voire inefficaces qu’un besoin inconscient de la part des utilisateurs de s’exprimer par rapport à la force de l’innovation technologique dans leur vie quotidienne.

Depuis les philosophes des Lumières en France, la Révolution Industrielle au XIXème siècle, on n’a eu de cesse de présenter l’innovation comme un bienfait (passons sur les dommages collatéraux) et une avancée incontournable. Jamais jusqu'à ce jour le citoyen n’a véritablement été sollicité sur cette avancée folle de la technologie par les pays occidentaux.

Nouvelle religion, l’innovation s’est imposée comme le Graal et la solution ultime.

Si des messages ont été adressés avec l’émergence de mouvements comme la décroissance ou du principe de précaution, ils ont jusqu'à présent été peu entendus par le monde scientifique (en dehors du principe de précaution) qui peine toujours à comprendre l’importance de s’adresser au grand public.

Or ne pas prendre en considération ces indices est regrettable. Ne pas y remédier est problématique car le risque serait de voir se dessiner une société fracturée entre la science d’un côté et l’humain de l’autre…

 

III – … Et remet l’humain au centre de la problématique

On voit bien qu’en plus des processus, des entreprises, des métiers, la transition digitale questionne également la place de l’humain dans la société et surtout face à cette innovation technologique qui nous confronte à cette transition.

Et si l’adaptation se faisait d’elle-même ?

La transformation numérique est quelque chose qui se situe à part dans le grand mouvement de l’innovation scientifique.

En effet, quand on observe les effets de la transformation numérique on retrouve souvent deux choses :

-        Un retour aux fondamentaux du métier ou du service modifié par la transformation numérique

-        Un changement, une évolution, ayant pour conséquence de remettre l’humain au cœur des problématiques, des processus.

Prenons un exemple qui m’est cher : celui des média et des métiers de la communication. On se rend ainsi compte par exemple que le meilleur remède aux fake news n’est pas tant des algorithmes que le recours à des journalistes professionnels pour qui la vérification de l’information est une partie intégrante de leur travail.

De même, la concurrence des réseaux sociaux face aux media traditionnels ne devrait pas tant être vue comme une menace qu’une opportunité pour le monde journalistique. Celle de se recentrer sur un besoin actuel : l’investigation. Autant l’information en temps réel peut être automatisée (via cette fois-ci des algorithmes) autant le moment n’est pas encore venu où un ordinateur sera à même de mener l’enquête…

Enfin la « révolution » numérique injecte nativement des outils qui renforcent la collaboration ce qui permet d’envisager dès maintenant le passage d’un monde longtemps spécialisé et organisé en silos à une vision plus holistique.

 

Alors ? Nos smartphones sont-ils devenus le nouveau doudou numérique ? Est-ce véritablement un problème ? Plus encore, est-ce que nos comportements face aux smartphones et aux nouvelles technologies sont les indicateurs de notre dépendance et donc marquent les prémices de l’hégémonie annoncée des Intelligences Artificielles à notre égard ? On voit bien que non et que cette question de la dépendance aux innovations ne pose pas véritablement question puisque sans même s’en rendre compte les utilisateurs soumettent et modèlent ces nouveautés à leurs besoins et à leurs usages. Et c’est le message sous-entendu par ces actions qui devient le plus intéressant : l’impérieuse nécessité de questionner et d’impliquer le citoyen sur ces même évolutions technologiques.

C’est là que tout se joue et c’est à ce prix que la société évoluera de manière harmonieuse. La peur du changement s’atténuera et on percevra alors l’intérêt d’une civilisation digitale… Ou pas !

 

 

 

 

4 octobre 2017

Fact checking versus fake news la réponse du berger à la bergère ?

Les « fake news » sont plus que jamais sur le devant de la scène. Les actualités et leur traitement nous le prouvent tous les jours. Comment réagir lorsque l’on passe de l’émotion à la stupéfaction en apprenant que la vidéo du cyclone Irma dont on s’émeut ou les photos des violences en catalogne qui nous scandalisent ne sont pas la réalité ?

Si la vérité est souvent rapidement rétablie, la confusion reste néanmoins et le doute, pernicieux mais légitime s’installe.

Que penser également des déclinistes qui prophétisent la mort des réseaux sociaux, voire du web à cause de ces même fake news ?

S’il semble douteux que les seules fake news menacent à elles seules l’existence d’internet, il paraît toutefois important de se poser la question de leur véritable pouvoir de nuisance et des remèdes à apporter.

 

Que sont les fake news et pourquoi il faut s’en préoccuper

Fausses informations diffusées sur internet, les fake news sont la plupart du temps tellement invraisemblables (tel le soutien du Pape François à Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016) qu’on pourrait croire que la question de leur crédibilité se pose peu. Il n’en est rien, tout au contraire. Cette question se pose à minima pour un public d’adolescents ou de personnes s’informant peu ou se croyant informé par des canaux moins officiels ou fiables que la presse traditionnelle.

 

La question se pose également quand on comprend que les fake news ne sont pas que de folles rumeurs circulant sur le net et rapidement invalidées par les internautes eux- mêmes.

En effet, plus qu’une dérive de l’infotainment, les fake news sont devenus une pratique industrielle, véritable machine à cash. On apprend notamment dans un article du Point du 1er décembre 2016 que le village de Vélés en Macédoine héberge des armées d’adolescents spécialisés dans la fabrication de ces fausses informations qui bien formatées deviennent alors de véritables usines à clic.

En dehors du coté relativement choquant de l’affaire, on peut légitimement se demander pourquoi ce serait à ce point problématique ?

Tout simplement à cause du nombre d’informations produites chaque jour et du taux de viralité extrême de ces fausses informations.

En effet chaque seconde, pas moins de 29 000 Gigats octets d’information sont publiés dans le monde, soit 2,5 exaoctet par jour, soit un volume de big data qui croît à une vitesse vertigineuse (source worldometer et planestoscope).

Si face à cette déferlante on arrive encore à trier le bon grain de l’ivraie et à s’informer correctement entre les media traditionnels et citoyens, que faire face à une production systématisée et industrielle de fausses informations ?

Politiques, technologiques ou encore académiques, les réponses commencent à s’esquisser. Victime elle aussi de fake news (elle a été mise en cause pendant la campagne de 2016 par des rumeurs selon lesquelles elle gérait un gang retenant des enfants en esclavage depuis la pizzeria Comet Ping Pong à Washington), Hillary Clinton a appelé le Congrès a adopter une loi qui au minimum interdise à des pays étrangers de financer des sites de fake news dont le but est d’influer sur la vie politique américaine.

Facebook et Google se sont également saisis du problème et mettent au point des systèmes d’alertes et appellent les internautes à la vigilance.

Ce même Facebook vient s’associer à la fondation Ford, à Mozilla et à des fonds philanthropiques pour lancer la « News integrity initiative », un programme de 14 millions de dollars destiné à financer des recherches autour des Fake News et de leur circulation sur le net.

Louables, ces multiples initiatives n’esquissent au mieux que des pistes de réflexion qui ne constituent pas de réponses concrètes.

Or n’existerait-il pas une autre solution plus simple et plus pragmatique ?

 

Le fact checking, ou la réponse du berger à la bergère ?

Partie intégrante du métier de journaliste, le fact cheking est une discipline visant à vérifier et valider l’exactitude de faits ou de chiffres.

Utilisé depuis longtemps aux Etats Unis, le fact cheking a longtemps été circonscrit aux sphères politiques, les journalistes s’escrimant à vérifier tel ou tel élément mis en lumière par tel ou tel politique.

En France, le phénomène a longtemps été limité à quelques media spécialisés dans l’exercice tel « Arrêt sur image » ou encore « Acrimed ». Mais depuis quelques temps on note que le phénomène semble se développer avec des rubriques comme le « vrais du fake » sur France Info, ou le « check news » dans Libération

Et si elle était « la solution », dans un savoir-faire éprouvé, détenu par des professionnels formés pour cela ?

Immédiatement j’y vois deux vertus. La première évidente, constitue une réponse crédible et professionnelle supérieure à des appels à la vigilance ou des guides de bonne pratique (certes louable) que peuvent proposer des Facebook ou autre Google.

En effet, faire peser la charge de la preuve sur l’utilisateur-consommateur peut être considéré comme une inversion troublante

La seconde vertu porte elle de nombreux enjeux lourds de sens.

Tout comme l’émergence de Media Citoyens, loin de tuer le journalisme professionnel pousse lentement mais surement à délaisser la seule information pour se concentrer sur son cœur de métier : l’investigation, le fact checking réapproprié par des professionnels, tels les journalistes est un bon moyen de montrer qu’ils ne doivent pas disparaître remplacés par d’odieux algorithmes mais qu’au contraire ils doivent réinvestir tous les segments de leur profession afin de contribuer à créer avec les media citoyens une sphère médiatique crédible et efficace sur internet.

eBay et son fondateur ne s’y sont pas trompés. Pierre Omidya a notamment fait un don de 100 millions de dollars pour soutenir le journalisme d’investigation et lutter contre les discours de haine sur internet (voir article de Chloé Moitier, Le Figaro Economie du 7 avril 2017 « la lutte contre les Fake news s’intensifie »).

 

Quelle forme une telle réponse pourrait prendre je serai bien en peine de le dire ne souhaitant pas non plus me substituer aux journalistes. Ce serait plus à mon sens à eux de s’emparer du problème et de proposer les solutions appropriées.

 

Enfin je ne peux que me féliciter de cette conclusion, récurrente lorsque on s’intéresse à tout ce qui touche la transition digitale, que quand digitalisation il y a, elle bouleverse les modèles mais finit toujours par replacer l’humain au cœur de la révolution qu’elle a impulsée.

12 septembre 2016

Pokemon Parano ?

 

IMG_2487Alors que je croyais le phénomène de l’été en phase de totale « rigardisation », Apple est venu me contredire en invitant le PDG de Niantic à son keynote pour annoncer la disponibilité de Pokemon Go sur l’Apple Watch. Le sujet n’étant donc plus « has been » je ne résiste pas à apporter ma pierre à l’édifice.

 

Je ne m’exprimerai bien évidemment pas sur le phénomène en tant que tel, même si ce jeu d’un nouveau type génère des questionnements passionnants telles la propriété de la réalité augmentée ou l’inégalité géographique constatée de la répartition des Pokestop… Non, ce qui me préoccupe fort logiquement ici c’est le traitement médiatique de l’information Pokemon Go.

On pourrait légitimement se demander pourquoi je me suis intéressée à un tel traitement. En effet même un non professionnel des media peut l’estimer empiriquement : l’écho médiatique est sans égal (j’envierai presque l’attaché de presse de Niantic… Sauf que je ne suis même pas sure qu’ils en aient un ou une).

 

Google confirme rapidement ce ressenti : si on va dans la rubrique actualité du moteur de recherche et qu’on tape « Pokemon Go » on tombe sur pas moins de 5 020 000 résultats…(https://www.google.fr/?client=ubuntu#q=pok%C3%A9mon+go+france&channel=fs&tbm=nws) difficile de passer à travers donc…

 

Mais à nouveau ce n’est pas ce qui m’a posé question… Ce qui m’a interrogé c’est que sur cette miriade de résultats les articles sont en très grande majorité positif à neutre… L’éventuelle critique (légitime ou pas) a été littéralement noyée dans la masse, les chiffres époustouflants et autres phénomènes ubuesques…

 

Il y a bien eu une période de flottement mi-juillet entre le lancement du jeu aux Etats Unis et en France. Un « lanceur d’alerte », un américain, Adam Reeve, ingénieur dans une entreprise de Baltimore spécialisée dans l’analyse des risques en matière de cybersécurité s’est ému dans un post paru sur Tumblr le 9 juillet de la sécurisation du jeu et mis en garde les joueurs d’un bug pouvant permettre à Pokemon Go de prendre le contrôle des comptes Google des utilisateurs… Il alla même jusqu'à qualifier le jeu de malware (1)… Bigre…

Les media font alors le job et reprennent massivement l’information (2)… Jusqu'à ce que Niantic et plus encore Google (tient tient) reprennent la main, démentissent la volonté de capter les données personnelles des joueurs et assurent avoir corrigé le bug avec la nouvelle mise à jour. A nouveau l’info est reprise (3), tout le monde respire, on va pouvoir continuer à jouer en paix sans basculer dans la paranoïa la plus totale (manquerait plus que des organisations captent vos données alors que vous passez votre été à capturer des monstres étranger et virtuels, quelle idée)…

La tension retombe et même le lanceur l’alerte reconnait que l’application corrigée, il n’y a plus de problème…

 

Ce n’est que fin août que paraissent 2 articles particulièrement intéressants, dont un écrit par une juriste (4) puis encore un, et encore parce que j’ai bien cherché (5)…

 

Face à cela je ne peux m’empêcher de continuer à me poser des questions. Le bug a été corrigé, c’est bien pratique… Ca a notamment permis aussi bien à Niantic et Google de se draper dans leurs dignités respectives en assurant que non leur création n’était pas le Pac Mac des données personnelles et que si Pokemon Go était destiné à devenir une cash machine ce serait grâce aux partenariats tissés avec des acteurs surfant sur le phénomène pour faire venir dans leurs boutiques les chasseurs de monstres virtuels…

De même, si on a la curiosité de lire les commentaires rebondissant sur des infos visant à remettre en question la destination ludique du jeu on tombe immédiatement sur des contributeurs se moquant, disant en substance « stop à la parano, laissez-vous jouer en paix ».

 

Et moi je me souviens… Je me souviens d’un épisode de cette série culte, « Person of Interest » où le créateur de l’intelligence artificielle qui surveille tous les humains pour mieux les protéger grâce à des accès à tous les flux d’information disponible reconnaît avoir crée les réseaux sociaux pour finir de collecter les informations qui lui manquaient, s’étonnant de la légèreté des utilisateurs qui mettaient leurs données à disposition comme ça, gratuitement sur les réseaux sociaux…

Tout comme internet, la fiction n’est jamais gratuite, elle peut être un reflet, une alerte, une façon de faire passer un message. Et là le message vient de la même source : les US… Etonnant non ?

 

Que les citoyens fassent comme ils le souhaitent, libre à eux. Qu’ils acceptent en pleine conscience de prendre le risque de partager leurs données sans même se poser la question, à la rigueur c’est leur problème et puis quand on a rien à cacher…

 

Mais de la part des media je ne peux que m’étonner à nouveau. Je ne souhaitais pas une campagne anti Pokemon Go, loin de là… Mais j’aurai aimé qu’on se pose la question d’une manière un peu plus forte, que le débat existe au moins. Car la question de l’utilisation des objets connectés, si elle est abordée par les chercheurs et les experts devra être portée sur la place publique à un moment ou à un autre. Nous sommes face à un monde totalement nouveau, nous devons vivre avec car il est source d’avancées considérables et que c’est le sens de l’histoire, mais nous devons également vivre ce monde en pleine conscience, en « sachant » et non en simple utilisateurs naïfs. Car il ne faut jamais oublier que ces données personnelles font partie de nous, elles sont notre identité comme la couleur de nos yeux ou celle de nos cheveux. Alors pour bien vivre la transition numérique et ne pas devenir des moutons… numérique, pensons là, ensemble.

 

Et non, quitte à jouer la refuznik ringarde, je ne téléchargerai pas Pokemon Go…

 

(1)

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/07/12/pokemon-go-peut-prendre-le-controle-de-votre-compte-google_4968004_4408996.html#kgTY8mpQLgL0AfMd.99

 

(2)

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/07/12/pokemon-go-peut-prendre-le-controle-de-votre-compte-google_4968004_4408996.html

http://adamreeve.tumblr.com/post/147120922009/pokemon-go-is-a-huge-security-risk

 

 (3)

http://www.numerama.com/pop-culture/181850-non-pokemon-go-ne-prendra-pas-le-controle-de-votre-compte-google.html

http://www.zdnet.fr/actualites/maj-pokemon-go-tacle-sur-la-question-des-donnees-personnelles-mais-39839626.htm

 

(4)

http://www.marianne.net/agora-pokemon-go-chasse-aux-donnees-personnelles-joueurs-100245117.html

http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211215360297-pokemon-go-quelles-donnees-niantic-collecte-t-il-et-que-compte-t-il-en-faire-2021783.php

 

(5)

http://www.ladn.eu/innovation/datas-datas/un-chasseur-sachant-chasser-doit-savoir-proteger-ses-donnees/

 

 

 

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20 mai 2016

InstaCannes ou le festival de Gram…

INSTA1Entre le muguet du 1er mai et Roland Garros une autre manifestation d’envergure se tient actuellement dans notre beau pays : le Festival de Cannes dont c’est actuellement la 69ème édition. Cette année encore, stars dépassées et starlettes à venir foulent les rouges marches du « bunker » du 7ème art, arborant bijoux et créations artistico modiques pour le meilleur et le pire.

La sélection est ce qu’elle est, passons, ce n’est pas ce qui nous préoccupe pour le moment.

 

Ce que j’ai vu moi, assumée mono-maniaque de la communication, ce n’est pas que Jim Jarmuch revenait pour la XXXème fois sur la croisette ou qu’Olivier Assayas (enfin son film) s’est fait siffler, mais que pour la première fois le Festival a tissé un partenariat médiatique d’un genre encore particulier.

Alors qui fut l’élu ? CNBC ? Time of India ?

 

Rien de tout cela et infiniment plus à la fois : and the winner is… Instagram !

 

Tout un programme me direz-vous ? Et bien oui. Car en plus d’être désormais un des partenaires officiels de la manifestation, Instagram a eu l’intelligence de recourir aux services du photographe professionnel Greg Williams, en lui donnant une mission bien précise : couvrir les coulisses de l’événement avec des clichés exclusifs. Bien évidemment rien n’empêche aussi les petits copains de poster leurs contenus. Instagram a créé une bannière spécialement pour l’occasion : « this is my Cannes ».

 

Hasard ou coïncidence, pratiquement au même moment la non moins culte Canal + annonçait réduire drastiquement sa « voilure » cannoise. Le nombre de reporters et autres collaborateurs dépêchés pour l’occasion passe de près de 400 à une cinquantaine, et si les montées des marches sont toujours couvertes, adieu le plateau du Grand Journal sur la plage du Martinez.

Sens de l’histoire ou drame industriel ? A voir…

Si elle fut amusante dans ses premiers opus, la couverture du festival par l’omniprésente chaine cryptée était-elle à ce point pertinente ? N’a-t-elle pas au contraire plutôt vampirisé le festival et quelque part fait passer au second plan sa vocation première, le cinéma, pour mieux valoriser de vaines starlettes et amuseurs publics ? La question est entière, je n’y répondrai pas ici.

 

Insta2

Revenons plutôt à nos moutons… numériques !

En effet, face à ces deux annonces les premiers commentaires fusèrent, presque trop faciles. Instagram remplaçant presque Canal, on y était, le digital venait de sonner le glas du media traditionnel, et ci-devant le monde entier…

Pourquoi pas, mais pourquoi ne suis-je pas convaincue ?

Notons tout d’abord qu’à l’occasion d’une interview accordée au Figaro, Thierry Fremaux (le délégué général du Festival), ne s’est que peu ému de la mise en retrait de Canal, faisant valoir que ce qui lui importait c’était avant tout la présence des media internationaux, qu’ils soient « Old Fashioned » ou digitaux.

Tout un symbole également non ?

 

Alors la messe est dite ? Instagram est-il le symbole de la zombificiation avant mort subite des media traditionnels ?

Sans même recourir à quelque statistique ou autre google analytics je pense qu’on peut ne serait-ce qu’empiriquement considérer que le succès est d’ores et déjà indéniable. Utilisatrice (je dirais même testeuse) moi même je pense qu’on ne peut nier que le fil remplisse son office. Les photos postées sont de toute beauté.

Glamour, paillettes, esthétisme voire même et paradoxalement élitisme, tout est là : le contrat est rempli. Mais est-ce que l’on peut dire pour autant que le glas a sonné pour les autres petits copains qui ne sont ni 100% « digital » ou « social ». Bien sûr que non.

 

Pourquoi ?

Tout simplement parce que ce n’est pas franchement « le but de la manœuvre ». En effet la vocation d’Instagram et des media sociaux en général n’est pas de remplacer les media existants, traditionnels (sauf si on est un adepte de la théorie du complot) mais plutôt de les compléter, d’apporter un nouveau regard comme la radio ou la télévision l’ont fait en leur temps.

Envisager une couverture par le seul Instagram serait d’ailleurs particulièrement absurde… En effet où seraient les interviews et les critiques ? Sur des liens ? Perdus dans la machine ? Nous n’en sommes pas encore là.

 

N’oublions jamais que si les media sociaux nous permettent d’obtenir une information plus choisie, plus « sur mesure » que celle fournie par les réseaux traditionnels, ils ne remplacent pas ces mêmes media qui pour le coup sont là pour proposer une information « professionnelle » se faisant un devoir d’informer, ce qui n’est pas dans l’ADN des media et réseaux sociaux.

 

Mais qu’y trouve-t-on alors ?

Insta3

Et bien… rien de moins que le partage, le lien.

Pas très original me direz-vous ? Oui et non. Je trouve pour ma part que ce rôle, évident, essentiel, est un peu trop souvent mis de coté lorsque l’on parle des réseaux et media sociaux.

Or le partenariat Instagram / Festival de Cannes en est une belle illustration. Ceux qui n’ont envie que de photocalls et de montées des marches se régalent, et les autres peuvent complémenter leurs sources avec d’autres media et d’autres contenus.

Plus encore, le fil du Festival n’étant pas exclusif (seul le photographe l’est), les autres media et pas seulement sociaux peuvent aussi utiliser Instagram. Certains le font d’ailleurs très astucieusement, surfant sur la notoriété du Festival afin de capturer les followers et les amener via leurs liens vers leurs propres contenus.

Paris Match, (improprement labellisé media people à mon sens), utilise de manière exemplaire et particulièrement intelligente les media sociaux en postant des contenus sur de nombreuses plateformes, renvoyant sur son propre site (qui développe des contenus différents de la version papier) ce qui par rebond amène à finir par s’intéresser au magazine originel.

 

La boucle est bouclée et le virtuel nous ramène donc au réel…

On voit donc bien via cet exemple précis que le monde digital, surtout dans la sphère médiatique, n’est en rien une menace ou un fossoyeur d’économie traditionnelle. S’il rend obsolète certaines activités, certaines industries, en grande majorité il complémente et enrichit notre quotidien.

C’est particulièrement vrai ici où un fan de cinéma peut désormais vivre le Festival de Cannes d’une manière beaucoup plus enrichissante et excitante que via 5mn de montée des marches à la télévision le soir ou grâce à un article de critique paru dans le Parisien du matin. Il peut toujours en bénéficier et il le fait, tout en découvrant les coulisses, les partages, les visions et les clichés inédits, troublants ou ébouriffants des internautes.

 

Ni frères ennemis, ni fossoyeurs des uns et des autres, les media digitaux et traditionnels n’ont pas vocation à s’opposer ni a s’entre tuer mais au contraire à former le grand puzzle de l’information qui devenu multiple s’impose plus que jamais pour assurer notre liberté de pensée.

 

 

Source : Le Figaro économie du lundi 9 mai 2016

 

11 mai 2016

La statistique qui tue… ou « sous-estimer le numérique, la grande erreur des dirigeants de petites entreprises françaises »

Le titre est aguicheur, la donnée sans appel, selon une étude de l’observatoire social de l’entreprise, Ipsos Cesi Le Figaro* dévoilée lundi 9 mai dans ces mêmes pages  : « Moins d’un patron sur trois juge le numérique stratégique »*.

 

Si ce n’est pas une véritable surprise...

Si cette nouvelle étude vient confirmer ce que les communicants, particulièrement ceux spécialisés dans le domaine du B2B et des PME/ETI françaises, savent déjà  (à savoir le peu d’appétence des dirigeants de petites entreprises pour le numérique) quelques faits saillants restent à souligner.

 

52 % des salariés jugent la transition numérique stratégique alors qu’ils ne sont que 31% parmi les chefs d’entreprises… Pire encore pas moins de 57% des dirigeants du BTP considèrent le numérique comme un phénomène de mode…

Ce désamour du digital grimpe même à 71% pour les chefs d’entreprises employant entre 1 à 9 salariés.

Last but not least, et étonnamment, l’impact de la transition numérique semble être majoritairement positive pour les collaborateurs (59% jugent l’impact du digital positif sur leur façon de travailler).

 

Si le Directeur général du Cesi s’émeut de cette perception de la part des PME et TPE alors qu’elles devraient êtres le moteur de l’économie de demain je ne peux pour ma part que m’étonner de ce différentiel entre collaborateurs et chefs d’entreprises… Plus qu’une incongruité je pense que ce iatus nous met plutôt sur la piste d’une profonde erreur stratégique commise par ces même chefs d’entreprises.

 

En effet, ce qui a longtemps été perçu comme une simple évolution technologique est de plus en plus pensé et présenté désormais comme une véritable révolution industrielle, soit la  3ème de notre ère. Or qu’un tel bouleversement ne soit pas plus pris en considération par une faction non négligeable de notre tissu économique fait peur pour l’avenir.

Ainsi l’utilisation du mot “révolution” est loin de l’effet de mode. Si le fait de vivre de plein fouet tous ces changements nous empêche peut être d’en prendre la pleine la mesure, ils n’en sont pas moins là.

Le numérique est une “révolution” tout simplement parce qu’il a un impact indéniable et durable non seulement sur nos comportements mais plus encore sur les relations que nous pouvons avoir les uns avec les autres. De l’e-commerce à l’ubérisation, la digitalisation du monde touche tous les aspects de notre vie de citoyens du XXIème siècle.

 

… Au mieux un désastre, au pire une erreur stratégique grave / lourde

Si l’on regarde cela sous le spectre de la communication l’importance du digital, surtout pour les entreprises de petite taille se fait encore plus prégnant.

 

Voici 4 raisons pour lesquelles les entreprises, quelque soit leur taille ou leur secteur d’activité, ne doivent pas sous estimer le digital et la communication digitale.

 

  1. Une communication habile, une première étape...

C’est notoire, les entreprises, et le plus souvent les plus petites d’entre elles (en dehors des start up qui doivent lever des fonds) n’ont que peu de considération pour la communication. Celle-ci prend la plupart du temps la forme d’un logo, voire d’une plaquette et on ne va pas plus loin. Grossière erreur puisque la communication externe, complément du marketing peut permettre d’exercer un véritable effet de levier sur les ventes. Les commerciaux le savent bien ! Ils sont d’ailleurs souvent les premiers à ajouter un article obtenu dans un magazine à  leurs argumentaires de vente.

Si déployer une stratégie de communication au sens large incluant événements, publicité, relations presse peut sembler inatteignable pour une ETI ou une TPE la mise en place d’une communication digitale peut-être beaucoup plus simple efficace et habile sans forcément atteindre les niveaux budgétaires d’une campagne publicitaire.

Une telle stratégie, pragmatique et adaptable grâce à la réactivité et la rapidité du web peut également constituer un tremplin vers, à terme, quelque chose de plus construit… Ou pas.

 

  1. Une opportunité inégalée pour tisser un lien direct avec ses publics

L’autre apport incomparable du web, en dehors de son agilité, c’est l’opportunité qu’il donne à chacun de tisser un relationnel direct avec ses publics. Plus besoin de passer par des intermédiaires (même s’ils restent importants) pour pourvoir interagir directement avec ses clients, ses prospects ou les influenceurs de son marché qui peuvent devenir des prescripteurs incontournables.

Ne serait-ce que ce point là devrait faire réagir les ETI et autres TPE. Quels autres outils permettent à ce jour de créer cette interaction directe ? Quelle formidable opportunité ! Certes, celle-ci n’est pas sans défaut et nourrir de telles interactions ne se fait pas sans effort. Il convient d’y passer du temps et un peu d’argent, mais le fameux Retour Sur Investissement si cher à nos amoureux des tableurs excel peut être si massif qu’il est vraiment dommage de dédaigner une telle opportunité.

C’est également aussi une histoire d’image de marque. A l’heure où de nombreux artistes, des hommes et femmes politiques et tant d’autres se frottent directement aux internautes que penser d’une entreprise qui ne serait pas présente, ne serait-ce que via son service client ?

 

  1. Une agora idéale pour faire connaître son savoir faire et partager son expertise

Complément logique de ce qui a été exposé précédemment, le monde numérique, univers de temps réel et de partage s’impose également comme une véritable agora ouverte aux porteurs de savoir de tout type. Le monde du digital est une voie royale pour partager aussi bien pour un savoir-faire spécifique, ou une expertise pointue, plus portée vers la recherche, l’innovation, voire une vision marché dont de nombreux publics (et pas seulement journalistique) sont friands.

Tout comme le lien potentiel qu’internet peut offrir, une telle “place des idées” constitue également une opportunité inégalée… En effet, 10 ans aupravant une TPE ou une ETI, aurait-elle pu exister  en dehors d’un site web vitrine ou de campagnes massives de communication ? La réponse est non. Alors savoir que des entreprises peuvent exister pleinement sans même en avoir conscience, les bras m’en tombent…

 

  1. Un outil de veille d’une réactivité sans égale

Enfin sans même valoriser ces différentes options, le monde numérique se pose en inégalable outil de veille concurrentielle et stratégique et ceci sans forcément déployer des “usines à gaz”. Une utilisation astucieuse de twitter ou de LinkedIn peut permettre à un dirigeant de TPE d’accéder à une foule d’informations stratégiques sans forcément perdre du temps. Il convient pour cela alors de dépasser ses idées reçues quant au web et d’accepter soit de jouer le jeu et plonger par soit même soit de se faire former ce qui n’est ni forcément long ni forcément coûteux.

 

 

Alors comment expliquer de tels chiffres lorsque que la France est considérée comme un des fleurons du digital avec ses Fintechs et autres starts ups innovantes qui finissent par ne plus avoir rien à envier à la Silicon Valley ? Surtout qu’on ne peut être que stupéfait de lire que les collaborateurs sont conquis alors que les managers ne le sont pas… Il est d’ailleurs fort à parier que rentrés à la maison ces mêmes managers deviennent des internautes comme les autres, font leur shopping sur internet et regardent leurs séries tv en replay…

Alors quid de ce Docteur Jekyll and Mister Hyde du numérique ? Peut-être s’explique-t-il par l’audace, cette fameuse propension à penser que “non ce n’est pas pour moi” qui fait qu’on sous estime la chose… Peut-être. Alors à ceux qui pensent ça je me permettrai moi ce clin d'oeil et je leur dirais “Osons” !

 

Sources :

*www.lefigaro.fr

 

1 août 2015

La mode de l’intelligence

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, la mode et la communication ne sont pas des mondes si éloignés que cela finalement. Je ne dis pas que l’univers de la mode ne communique pas, au contraire il le fait, et avec brio.

En réalité mon objet est tout autre…

 

Ces deux univers ont étonnement un point en commun : leur goût immodéré des « tendances ».

Et oui… Les « tendances »… Le monde de la communication en est un fan.

Observez bien… Ne voyez-vous pas émerger régulièrement des « gimmics » que tout le monde s’approprie à l’envie (les infographies en sont un bon exemple pour le moment) et que les communicants recommandent ensuite avec délectation à leurs clients donnant alors l’impression d’être tellement… Intelligents…

 

Nous y voilà, l’intelligence…

 

Depuis quelques temps elle est partout. Téléphones, bâtiments, réseaux, baies de stockage, campus même, tout le monde est subitement devenu… intelligent !

Tout cela n’est pas sans raison ni explication et il est vrai que derrière tout cela se cache une autre émergence bien réelle cette fois-ci celle de l’informatique et son impact indéniable sur notre société et nos vies.

 

Mais alors pourquoi cacher cette véritable révolution sous ce seul vocable qui, sur-utilisé en devient galvaudé et perd de ce sens qu’il quête si désespérément ?

Sérieusement ? Si même une poubelle devient « intelligente » je me demande quoi penser de la notion de « quotient intellectuel » ?

Arrêtons d’être moqueur et poursuivons la réflexion…

 

Que signifie donc cette invasion d’intelligence dans le monde de la communication ? Et si nous ne parlions pas tant d’intelligence que de complexité ?

 

En effet, la société ne devient-elle pas tant intelligente que compliquée ?

L’informatique, l’innovation, les objets connectés simplifient tout autant notre vie qu’ils génèrent des messages complexes en termes de communication.

 

On passe d’une société que l’on connaissait et appréhendait à des modèles ou rien n’est plus jamais simple. Un réseau d’électricité centralisé devient décentralisé avec des systèmes de production multiples et variés nécessitant un stockage renforcé, nos bâtiments désormais doivent être optimisés pour ne plus être des épaves thermiques et « gâcher » indûment cette énergie qu’il est si facile de consommer et si difficile d’économiser, plus encore les objets du quotidien embarquent désormais tellement de technologie (pas forcément indispensable) qu’ils en deviennent inutilisables…

 

Face non seulement à l’innovation mais aussi à ce changement de société, rien d’étonnant à ce qu’on se sente relativement perdu ou impuissant car il existe peu d’espace d’explication ou de pédagogie face à tous ces bouleversements.

 

Alors tout est donc devenu subitement si intelligent…

 

Certes.

 

Et si on dépassait ça et qu’on devienne vraiment intelligent ? Et si on acceptait que cette nouvelle société implique de construire de nouveaux messages avec un angle malheureusement trop souvent galvaudé qu’on appelle la pédagogie ?

 

Je sais, ce serait probablement moins sexy.

Nous serions peut être moins « intelligents » mais nous comprendrions peut-être également mieux ce qui se passe autour de nous et pourquoi la société doit changer et surtout que nous, communicants devons accompagner ce changement.

Ca vaudrait la peine d’essayer non ?

 

24 juillet 2015

Quand le WWF fait sa Panda révolution…

Ce post est une « spéciale dédicace » à une campagne de communication qui m’interpelle particulièrement ces jours-ci. Utilisant comme moult parisien le métro quotidiennement j’ai pu découvrir ces jours derniers cette affiche :

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L’ayant juste entraperçue dans un premier temps j’ai dû attendre d’en voir une seconde pour me rapprocher et voir qui en était à l’origine. La référence au Panda mettait sur la piste mais j’en ai eu la confirmation, c’était bien le WWF. Une petite promenade sur leur site a fini de me donner les clés de l’énigme. Souhaitant sensibiliser les jeunes dans le cadre du COP 21 qui se tiendra en fin d’année à Paris le WWF et un éditeur, Saxoprint ont mis au défi des créatifs de concevoir leur prochaine campagne de sensibilisation au dérèglement climatique. L’idée était de toucher plus particulièrement les 18-25 ans.

 

Toujours selon le WWF, pas moins de 774 créatifs ont participé et déposé 804 affiches. Deux créatifs Pierre Gaudron et Cecile Lentz ont décroché le gros lot avec leur réinterprétation « pandesque » du célèbre tableau « la liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix.

 

« Notre choix s’est finalement porté sur le visuel Pandarévolution de Pierre Gaudouin et Céline Lentz qui incarne l’idée de révolution face au dérèglement climatique et de mobilisation générale. Cet appel à l’engagement de tous, et en particulier des jeunes, est essentiel car ils seront les premiers d’entre nous à subir les conséquences d’un tel phénomène.” - explique Philippe Germa, Directeur Général du WWF France. 

 

Alors pourquoi ai-je été à ce point touchée par ce concept ? Parce qu’en dehors de l’aspect visuel fort, très fort de ce 4x3 je trouve que nous avons affaire ici à une parfaite illustration d’un second degré intelligent. Sur internet les parodies sont légions, plus ou moins drôles, plus ou moins subtiles. Je me souviens notamment de la robe « omelette » de la célèbre chanteuse Rihanna, qui avait arboré lors d’une soirée une robe jaune à la longue traine qui avait ensuite été déclinée ad nauseam par les internautes en omelettes et autres pizzas.

 

Mais ici le message est beaucoup plus intelligent. Les créatifs ont non seulement repris une image forte, connue et reconnue, mais ils s’en sont par là-même appropriés les messages pour véhiculer celui d’une révolution, certes, mais d’une révolution positive, et c’est ce que clame ce panda incarnation ultime du 12ème degré… Ce qui est exactement ce que revendique le WWF…

 

Last but not least peut être qu’une telle campagne donnera envie aux « jeunes », ou moins jeunes de venir découvrir l’original au Louvre ? Art et environnement cela fait un beau mariage non ?

280px-Eugène_Delacroix_-_La_liberté_guidant_le_peuple

 

http://www.wwf.fr/vous_informer/?5281/Les-Creative-Awards-by-SAXOPRINT-sexposent-a-lOrangerie-du-Senat-pour-sensibiliser-aux-enjeux-du-peril-climatique

 

 

15 juillet 2015

Le LHC et la rumeur…

Alors que la sonde new horizon vient de nous faire parvenir de merveilleuses images de Pluton, j’ai eu envie de revenir sur une anecdote qui m’était venu aux oreilles au moment du démarrage du LHC et qui montre aussi bien la dangerosité de la rumeur que l’importance de bien mesurer la teneur des messages que l’on envoie à l’extérieur, surtout lorsque son domaine est celui de la recherche scientifique.

 

L’histoire commence en 2008…

Après des années de construction, le plus grand accélérateur de particules au monde, le LHC (large hadrons Collider) est enfin terminé. Attendu comme le Graal par nombre de physiciens, cet instrument de 27 kilomètres de circonférence avait pour objectif de partir à la découverte du boson de Higgs ou encore de la matière noire.

L’achèvement des travaux fut à l’époque annoncé en grande pompe avec calendrier des travaux à venir et objectifs fixés à l’avenant.

Mais ce n’est pas tant cette information qui à l’époque déchaina les passions qu’une autre beaucoup plus exotique mais pas moins dévastatrice d’un point de vu communication.

 

Le mythe d’un éventuel trou noir venant absorber la terre n’est pas nouveau. Il est un grand classique dans la littérature de science-fiction et il revient plus ou moins régulièrement lorsque l’on parle d’accélérateur de particules dans le grand public.

Le CERN n’a pas été épargné. En mars 2008 deux hurluberlus au background prétendument scientifique ont trouvé le moyen de porter plainte devant le tribunal de Hawaï afin de demander le non démarrage du LHC sous prétexte de la création potentielle de trous noirs par celui-ci.

Cette information pour le moins burlesque et qui n’en était presque pas une s’est répandue comme une trainée de poudre et l’info qui devait faire la une : à la future mise en route de cette merveille technologique fut remplacé par cette rumeur fantastique : allions nous tous mourir digères par un trou noir au démarrage du LHC ?

L’anecdote enflât tellement que le CERN fut forcé de réagir, il créa une commission d’experts missionnés pour créer un contre argumentaire. Ils publièrent un article scientifique afin de prouver par a+b que non, nous n’allions pas finir dans l’estomac d’un corps céleste au moment où les apprentis sorciers apuraient sur le bouton.

A cette époque je m’occupais de la communication media et scientifique d’une grande école d’ingénieur. La polémique ne m’avait pas échappée et ne quitta pas mes pensées. Fan de science-fiction, ce délire (je l’ai toujours pris comme tel) me faisait penser au livre Hypérion de Dan Simmons où la Terre avait disparue, absorbée par un trou noir… J’en avais parlé à un journaliste scientifique et lui avait fait part de mon étonnement. J’étais alors avide d’avoir son avis de professionnel. La réponse me laissa pantoise et je le suis encore des années plus, tard, pour preuve ce billet…

Il rebondit sur ma question en me faisant valoir d’un air goguenard que c’était le CERN lui-même qui était à l’origine de la rumeur. Tout ceci selon lui n’était qu’un vaste coup de pub dont l’objectif n’avait été qu’accroitre la notoriété du LHC…

Même encore maintenant je peine à croire, plus encore je m’y refuse.

Mais vrais ou fausse ce n’est pas cette allégation qui m’intéresse ici et qui fait que je reviens sur des choses qui se sont passés il y a déjà plusieurs années.

Si la pertinence de la construction du LHC ne prête plus à caution, deux problématiques médiatiques m’interpellent.

Tout d’abord je ne peux que déplorer que les media, mondialement, aient massivement repris ce hoax au lieu de le remettre immédiatement en perspective. En effet, nombre d’articles parus alors ne furent que des reprises soit du hoax, soit de la procédure de ces Zig et Puce de la science que sont Walter Wagner et Luis Sancho. Il a fallu attendre la prise de parole de scientifiques éminents puis du CERN lui-même pour que ce bruit s’atténue, et encore.

Plus encore, cette mésaventure montre à quel point la notoriété ne peut plus être innocente désormais. Internet, les réseaux sociaux sont d’autant de relais d’informations vrais ou faux qui font le tour de la terre en une nanoseconde.

On ne peut plus jouer avec la notoriété et on doit s’efforcer au maximum de construire et d’alimenter une notoriété positive, surtout lorsque l’on est un centre de recherche de haute volée.

En effet, la leçon de l’histoire c’est que si la notoriété du CERN a accru de manière exponentielle grâce ou à cause de ce hoax, la défiance s’est installée elle aussi.

Et cela n’est pas acceptable.

La communication scientifique doit être aussi bien d’une rigueur que d’une pédagogie absolue. La science non ou mal expliquée, peut faire peurt et cela est légitime, mais à terme c’est nous que cela dessert et c’est comme cela qu’est né le principe de précaution que déplorent tant de scientifiques et d’entrepreneurs désormais.

Alors que cette péripétie serve de leçon et que plus jamais la science soit instrumentalisée de la sorte, la recherche c’est l’inventivité, la créativité humaine, il serait dommage qu’avec de mauvais instruments elle se tire une balle dans le pied, non ?

 

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